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Grégoire Eloy

  -    -  Grégoire Eloy

Né en 1971, Grégoire Eloy a travaillé dans le secteur financier, notamment aux États-Unis où il découvre la photographie noir et blanc, avant de démissionner pour devenir photographe indépendant en 2003. Il est l’assistant de Stanley Greene entre 2003 et 2005. Il intègre le célèbre collectif Tendance Floue en 2017 et est récompensé par le prestigieux Prix Niepce par Gens d’Images en 2021.

Il a voyagé pendant dix ans dans les pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale pour des projets au long cours sur l’héritage soviétique et les guerres du sud Caucase, travail qui aboutit dans la réalisation des séries Les Oubliés du Pipeline sur les 800 000 réfugiés qui vivent le long du deuxième plus grand oléoduc au monde et Ressac sur les pêcheurs de la mer d’Aral, réalisé au cours de quatre voyages au Kazakhstan et en Ouzbékistan. Il pratique de préférence la photographie argentique et réalise lui-même ses tirages en noir et blanc. Depuis 2010, il collabore avec la communauté scientifique à l’institut d’astrophysique de Paris, au CEA et au laboratoire souterrain de Modane4, pour une trilogie sur la science de la matière qui a fait l’objet d’une série de livres, dont les deux premiers opus, A Black Matter et The Fault ont été publiés. Pour réaliser le troisième volet, De Glace, il accompagne des glaciologues, au plus près de la matière des glaciers des Pyrénées et des zones polaires. En 2017, avec 30 autres photographes invités ou membres du collectif Tendance Floue, il parcourt la France à pied, un périple qui aboutira à la publication de l’ouvrage Azimut : une marche photographique en France. À partir de 2015, Grégoire Eloy effectue des résidences artistiques en milieu naturel au cours desquelles il s’intéresse à notre rapport à l’environnement et au sauvage : résidences du Guernesey Photography Festival (2016-2017), du Tbilissi Photo Festival (2018-2020), du festival L’Homme et la Mer du Guilvinec (2021) et au Champ des Impossibles (2020-2022).

Cette exposition, issue de la résidence, est la première séquence d’un projet qui englobe un travail documentaire sur la construction d’une cabane conçue selon un plan aux normes philosophiques, si l’on en croit les termes de la conversation de G. Eloy avec son complice charpentier Marc Emmanuel Bervillé publiée dans son carnet de résidence – coll. Le champ des Impossibles (E. Filigranes et Art Culture & Co). Cette mini architecture de bois est bâtie au cœur d’une forêt fort peu arpentée, où le photographe a pu capter à l’infrarouge les fugaces mouvements de vies animales qui l’entourent. Dans un deuxième temps, la cabane deviendra un espace d’expérimentations scientifiques et sensorielles vécues par des invités aussi divers que des artistes, chercheurs, poètes ou experts en développement forestier. Cette deuxième partie fera l’objet d’une présentation en 2023 ou 2024.